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dimanche 23 mars 2025

Martin Loeb, ombres et lumière.

ECHO...

C’est le propre des artistes d’avoir un trousseau de clefs …


Un trousseau de clefs particulier, singulier, qui ouvre les portes d’un lieu unique, inconnu des autres, l’imaginaire.


Imaginaire coloré, torturé, prolifique, complexe…


L’imaginaire de Martin Loeb était tout cela.



Martin Loeb
(c) Pierre Sinanian


L’artiste n’est plus. Il a posé ses crayons, pinceaux et autres pour laisser à l’immortalité dessins, tableaux ou gravures.


Martin Loeb était aussi et à jamais un jeune garçon…


Jeune garçon dans le corps un adulte, jeune garçon à l’éveil de la vie dans lefilm "Mes petites amoureuses" de Jean Eustache en 1974... Daniel.


Il eut donc une vie avant d’être cet artiste.   Une vie cinématographique. Une vie à côté avant qu’il ne s’éveille à sa véritable vocation.


L’artiste contait sur Mi.ian Galery* après la découverte de ses œuvres.


A l’instar de cette photo personnelle prise ce jour-là, il avait en lui une espièglerie et une douleur, une douceur et une inquiétude, un regard qui questionnait, cherchait à comprendre le monde qui l’entourait face au sien, une fragilité et la force d’être… Une force d’être avec et contre lui.


Ses œuvres reflétaient ce monde intérieur riche et complexe, prolifique et tortueux.


L’artiste conviait à sa suite des couleurs, des couleurs comme une déclaration à la vie et en même temps une résistance contre les ombres qui l’entouraient. Outre les couleurs, le noir et blanc eurent aussi une part belle dans ses créations. Éternelles forces contraires …


Ses œuvres, elles peuvent se parler au présent et au futur, interpellent comme évoqué en janvier 2023 ici même dans : « Martin Loeb, chevaucheur du vide ».


En cherchant à chevaucher le vide, Martin Loeb avait tenté de le comprendre, l’aborder, le saisir, l’expliquer pour se rassurer. Du moins tenter d’y apporter un sens.


Son trait, nerveux, reflétait son combat interne. Son utilisation des symboles, sa volonté d’aller au contact du vide et d’y percevoir son sens caché.


« Je ne suis le porte-drapeau de personne. Écrire est une entreprise tellement solitaire… » disait Françoise Sagan. Martin Loeb aurait pu faire siens ces mots. Porte-drapeau de personne, uniquement de lui-même… Consacrant, seul, son travail à l’expression artistique.


Le chevaucheur du vide s’est emparé de son trousseau de clé… Il en a saisi la dernière clé. Celle-là même qui ouvre la porte vers l’infini. 

(c) Pierre Sinanian/Mi.ian Galery. Mars 25

*Martin Loeb, chevaucheur d'art. | Mi.ian Galery

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