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mercredi 4 décembre 2024

François Pacôme, témoignage de vie...

Témoignage

François Pacôme
Comme une tortue sur le dos
Books On Demond
12€

Sans être une tortue, on se doute que cette position est bien loin de lui être agréable.

Un sentiment de panique, de perplexité, d'étonnement pour ne pas dire d'effarement...

François Pacôme était loin d'être une tortue et la comparaison peut, de prime abord, étonner. 

Dans ce livre qu'il nous offrit avant de disparaitre, ce dernier nous conte sa vie. Une vie malheureusement écourtée par la maladie.

"Un jour, on m'a filé la carte privilège de Chez Régine

J'étais content, mais je n'y suis allé que deux fois, les clubs, c'est pas mon truc.

Et puis on m'a filé celle de Gustave Roussy

Honnêtement, je préférais celle de Chez Régine."

Au fil des pages, on découvre le combat d'un homme contre le mal, les hauts, les bas. L'espoir et les chutes... L'Institut Gustave Roussy, les rendez-vous avec les médecins, l'appel d'une secrétaire d'un centre pour les soins palliatifs , un courrier de la Maison départementale des handicapés ...

On s'émeut, on compatit, on espère que, on rit...

C'est aussi la force de son livre. La maladie est nommée, décrite mais à côté, il y est question d'amour, de passions multiples et différentes, de rencontres, de la relation parents/enfants.

Cette relation qu'il eut avec sa propre fille, celle, aussi, avec sa célèbre mère, Maria Pacôme. Pas commode La Pacôme... Qu'importe, c'était elle et c'est aussi cela qui en fit son charme. Celle qui se fâchait (manifestement) avec beaucoup, beaucoup de monde, dont son fils, apparait dans l'ouvrage dans des conversations. Du moins en tant que... fantôme. Cela est pittoresque et ne manque pas de souffle ! Les échanges sont jubilatoires, à la fois conflictuels, fougueux et affectifs. Un amour qui malgré la séparation continue avec des hauts et des bas. Enfin, sans trop force, on en en serait presque à entendre La Pacôme... Sa voix inimitable, ses intonations, ses expressions : " C'est à mon fils ce restaurant, c'est bon hein ? Et puis qu'est-ce que c'est joli."

Si La Pacôme tient une place importante dans cet ouvrage, elle n'est pas la seule. Lui, l'amoureux des femmes, y évoque celles qui traversèrent sa vie. Une y joue un rôle tout particulier, essentiel, primordiale face à l'avancée du mal : Myriam. Sa louve...

François Pacôme s'était cherché dans la vie. Difficile, on le sait, d'évoluer près de deux parents évoluant dans le monde du spectacle. Il n'avait pas de prétentions, seulement l'envie de profiter de la vie, de continuer son chemin encore un peu...

"Je veux traverser le jardin et aller dans le verger, là où je m'allonge dans l'herbe pour regarder les nuages et discuter avec ceux que j'aime, surtout ceux qui ne sont plus là."

"- Ca va bonhomme ?

- Ca va M'man. 

- Tu nous apportes une bouteille de champ'?

- Je pense que Joe préfère une bière?

- Je l'aime bien ton copain.

- Je sais.

- Il ne serait pas un peu mort lui aussi ?

- Y a un moment oui. Mais çà change quoi ?

- Rien. Tu trinques avec nous ?

- Plus tard, y a la vie qui m'attend."

Réunis à présent, fils et mère, fils et père, fils et "ceux qui ne sont plus là" peuvent trinquer comme le souhaitait la grande Maria et, on peut y croire, regarder celles et ceux qui pensent à présent à lui. Lui, François Pacôme.

(c) Pierre Sinanian/Mi.ian Galery. Déc 24

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